7.5/10Fighter : Wahlberg met des gants

/ Critique - écrit par Nicolas, le 16/03/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Du beau, du Bale (Fiche technique)

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Un film de boxe, oui, mais un bon. Même lorsque l'on n'est pas fan de ce sport, impossible de renier le talent de ces acteurs, menés par un Christian Bale fabuleux.

Après une série de défaites, le boxeur méconnu Micky Ward commence à s’interroger sur sa carrière. Sa mère, Alice, semble tenir à son rôle de manageuse sans pour autant en avoir les qualités ; son frère, l’ancienne fierté locale Dickie, l’entraîne de manière irrégulière et se vautre inlassablement dans la drogue ; et sa nouvelle petite amie, Charlène, a du mal à encaisser l’animosité de sa famille tyrannique. Une série d’évènements, incluant l’emprisonnement de Dickie, vont permettre à Micky de tout remettre en question et de remonter sur les rings, le poing levé…

Fighter : Wahlberg met des gants
DR.Mark Wahlberg est un acteur étonnant, il peut tout aussi bien porter son dévolu sur de sombres médiocrités que briller au grand jour dans des films sans prétention. Son physique de beau gosse et sa solide armature corporelle en font l’interprète rêvé pour un rôle tel que celui-ci. Micky Ward a tenu le titre de champion du monde, et même s’il ne fait pas partie des plus grands boxeurs de la fin du XXème siècle, il demeure néanmoins une icône de ce sport et un challenge avéré pour tout acteur qui se respecte. Mark Wahlberg l’incarne avec une certaine simplicité, arborant sa classique grimace de dépit quand il ne se prend pas des gnons dans la figure. De là à l’imaginer nominé pour les Golden Globes 2011, il y a tout de même un grand pas à faire, mais sa prestation est loin d’être déshonorable. La question est tout autre pour Christian Bale. Une nouvelle fois, celui-ci nous assène un grand tour de transformiste qui nous le présente amaigri et affaissé. Ceux qui le connaissent surtout pour ses rôles de premier plan vont tomber de haut tellement l’acteur cherche à briser son image et à construire le rôle qui lui incombe. On y voit du travail, de l’observation (puisqu’il s’agit, rappelons-le, d’une histoire vraie basée sur des personnes contemporaines), et un véritable talent que l’on a tendance à lui oublier. Et pourtant, celui-ci est bien présent, dans chacun de ses films, sous diverses formes et sous diverses intensités. Christian Bale est sans conteste le point fort du film, et son Oscar n’en est que plus mérité.
Fighter : Wahlberg met des gants
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Si l’on ajoute les excellentes performances de Melissa Leo (Oscar et Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle) et de Amy Adams (également nominée dans la même catégorie), nous comprenons que Fighter est un film reposant principalement sur les épaules de ses acteurs. Son intrigue est commune à n’importe quelle success-story créée par Hollywood, et manque donc un peu de saveur. Se dessinent et se succèdent des tensions familiales, des réconciliations, des prises de conscience, pour terminer sur un happy end où tous les protagonistes trouvent leurs places et vont dans la même direction. Un peu facile, mais peut-être est-ce la réalité ? On en doute un peu. Néanmoins, David O’Russell nous prodigue quelques jolis combats de boxe, violents et rythmés, où chaque acteur semble s’en prendre plein la tronche pour le bonheur de la caméra – et cela, dans une si parfaite osmose avec le reste que le côté humain du récit n’est jamais délaissé.

On ne voit guère le temps passer, même si les moments d’action sont finalement assez peu présents. David O’Russell parvient à maintenir son cap et à trouver un équilibre parfait entre affrontements, sur ring ou sur le perron d’une porte, et moments plus dramatiques. Avec le rôle de Dickie et l’Oscar en poche, Christian Bale démontre, si ce n’était pas déjà fait, qu’il ne possède pas qu’une simple double identité. Il en possède bien plus que ça.

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