5/10Fast & Furious 4

/ Critique - écrit par Guillaume, le 07/04/2009
Notre verdict : 5/10 - Diesel tentant de faire sortir des émotions ? C'est Vin. (Fiche technique)

Avec ce quatrième opus de Fast and Furious, on est en droit de se demander pourquoi les stéréotypes ont autant la vie dure.

Je ne sais pas si vous connaissez Jean-Luc ? Il est tuner. Pas de chaine hifi, ni d'or en barre, mais de voiture. Il a arrangé sa R5 aux petits oignons. Bas de caisse au ras du sol, pneus larges, peinture métalisée, auto-radio qui décoiffe, boule de levier de vitesse en plaqué or, aileron sur le hayon. C'est la grande classe. Avec son RMI il fait des miracles. Tout le monde l'envie. Même Striptease qui n'attend qu'une signature pour venir le filmer ! Il se vêt de ses plus beaux atours pour se rendre aux concours de décibels. Son marcel blanc est aussi immaculé que son bronzage. Pas de fumée sans pneus
Pas de fumée sans pneus
Sa compagne, qui se voit toujours embarquée dans ces galères, même si elle ne comprend pas sa passion, aime les grands pulls informes et est allergique au maquillage et au peigne.

Le stéréotype français du monde du tuning résiste à tout. Sauf à Fast and Furious. Les clichés américains prennent toujours le dessus, c'est bien connu.
Là-bas, le tuning rend les hommes beaux et baraqués. Là-bas,  les voitures ne sont pas justes assorties de quelques accessoires, elles sont améliorées mécaniquement. Les femmes... Ah... les femmes... Celles qui gravitent dans le milieu sont divines. Plastiques parfaites, conversations aisées, pas farouches pour un sou et toujours célibataires. Elles semblent aimer parader, tantôt le nombril nu, tantôt en arborant un chapeau sexy de cow-boy. Quand elles sont moins commodes, elles sont d'autant plus attirantes, le danger augmentant l'intensité. 

Fast and Furious, c'est exactement cela : l'accumulation de clichés sur le tuning et de rêves pour pré-ado pubère. Heureusement, depuis le temps, la franchise a su tailler sa route et prendre des chemins inattendus. S'il aurait été facile de se cantonner à filmer des courses de voitures au milieu de jolies filles et d'hommes faisant défi de testostérone, dans ce quatrième volet, la donne est différente. Il s'agit ici pour Don Toretto (Vin Diesel), ancien taulard, de se venger, et pour l'agent Brian O'Conner (Paul Walker), d'appréhender les criminels. Le tuning n'est alors plus qu'un contexte, un univers servant la trame générale et amenant quelques élements d'intrigues, mais ce n'est plus l'élément central qu'il a pu être auparavant. Poignée de main un peu molle
Poignée de main un peu molle
C'est une bonne bouffée d'air frais qui permet de respirer entre les scènes d'action, et finalement, d'apprécier davantage le côté vite fait, bien fait, de l'ensemble.

L'intrigue ne casse pas trois pattes à un canard : la vengeance qui se mange tiède après une course à fond la caisse dans d'étroits tunnels pour passer de la drogue clandestinement, c'est un peu indigeste, au moins autant que l'accumulation faite ici, mais finalement pas si mauvais. On s'attendait à tellement pire...

Vin Diesel, avec son jeu d'acteur hors pair ne lasse pas de nous surprendre avec ses interprétations variées. La colère froide, la détermination rigide, le mutisme strict, le coeur de pierre, la carapace de la tortue, sont autant de sentiments qu'il sait exalter et pousser à leur paroxysme. C'est d'autant plus dommage qu'il use peu de sa musculature, son seul atout véritable, puisque ce sont les voitures qui ont la part belle dans les scènes d'actions.

Finalement, Fast and Furious 4, c'est une intrigue limite mais pas inepte, des scènes d'action à deux cent à l'heure, des acteurs n'ayant rien à jouer, et des plans américains pour tenter vainement de faire passer des sentiments. Tout explose, et au final, il n'en reste rien.