8.5/10Donnie Darko

/ Critique - écrit par ReZ, le 06/10/2003
Notre verdict : 8.5/10 - Everybody dies alone (Fiche technique)

Tags : donnie darko film cinema richard kelly frank

Donnie Darko est un adolescent schizophrène. Il a un ami du nom de Jack, un lapin géant venu du futur à la tête plutôt démoniaque, qui le réveille chaque nuit et l'oblige à le suivre à l'extérieur de chez lui pour lui annoncer la fin du monde, qui devrait avoir lieu sous peu. Un jour, un réacteur d'avion d'origine inconnue s'écrase sur la chambre de Donnie, et celui-ci ne doit son salut qu'au fait qu'il n'était pas chez lui puisqu'il avait suivi le lapin durant la nuit. Donnie commence alors à croire les dires du lapin et même à obéir à tous ses ordres, sombrant de plus en plus dans la folie profonde, et mettant progressivement en danger son entourage.

Donnie Darko est le premier film de Richard Kelly et ça se voit... parfois dans le bon sens, parfois dans le mauvais. Dans le bon on trouve une mise en scène talentueuse et novatrice, avec des séquences réellement oppressantes qui montrent l'état psychologique du héros. Richard Kelly joue également très bien avec les personnages annexes, comme Drew Barrymore dans le rôle de la prof marginale ou Patrick Swayze dans le rôle de l'Américain puritain donnant des leçons de confiance en soi. Ces personnages ne semblent pas avoir une importance primordiale dans l'intrigue mais sont traités d'une manière qui donne au film une consistance et une force supplémentaire. Dans le moins bon, on peut reprocher à Richard Kelly d'avoir voulu trop en faire, notamment dans certains effets de ralenti ou encore, au niveau du scénario, d'avoir trop insisté sur l'histoire de voyage dans le temps pour finir par perdre le spectateur complètement. Peut être est-ce voulu, mais en tout cas ce n'est pas fait de la bonne facon, le scénario semble se compliquer involontairement et c'est dommage.

Deux interprétations du film s'offrent alors à nous (après deux visionnages pour moi), la première est celle du rêve prémonitoire. En effet plusieurs indices peuvent nous amener à penser que ce film n'est que le rêve de Donnie, le thème du héros à qui tout réussit en particulier puisque Donnie est considéré comme un élève brillant, la fille tombe facilement amoureuse de lui, tous ses méfaits restent impunis, la remarque, Donnie Darko, on dirait un nom de super héros... Mais finalement tout se retourne contre lui et on arrive au réveil brutal. La seconde est celle du film fantastique, la fin du film amène Donnie à faire un choix : soit écouter le lapin pour sauver sa vie mais perdre tout le reste, confirmant aux yeux de tous sa folie, ou abandonner sa vie pour sauver son entourage... La fin peut sembler assez libre au premier visionnage, mais on se dit en y repensant (ou en le revoyant) que les possibilités sont finalement assez restreintes, comme si le réalisateur n'avait pas assez confiance en son scénario pour nous abandonner dans une fin ouverte. C'est assez dommage mais j'ai suffisament apprécié la fin en tant que telle pour ne pas m'en soucier.

En plus de tous ces points positifs, Donnie Darko traite plusieurs thèmes secondaires comme la pédophilie, la psychanalyse des jeunes, où l'impuissance des enseignants américains. Le film est en plus servi par une bande originale magnifique qui rend le film tour à tour éprouvant et apaisant.

Malgré tous les défauts qu'on peut lui trouver, Donnie Darko est un très bon film que je conseille à tout le monde en attendant le prochain film de Richard Kelly qui on l'espère confirmera son talent.