5/10Donjons & Dragons

/ Critique - écrit par Nicolas, le 02/09/2001
Notre verdict : 5/10 - Heroïc-GnanGnanterie (Fiche technique)

Un an avant la sortie TRÈS attendue du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, sortait Donjons et Dragons, tiré du célèbre ancêtre du jeu de rôle du même nom. Une occasion d'explorer une nouvelle fois le genre Heroic-Fantasy au cinéma, ce qui n'a en général pas très bien réussi jusqu'à présent. Et ce n'est pas encore aujourd'hui qu'un film y fera honneur...

Assoiffé de pouvoir, le mage maléfique Profion convainc le grand conseil du royaume d'Izmer de forcer l'impératrice Savina à remettre son sceptre magique, qui lui accorde les pleins pouvoirs sur les dragons d'or. Devant l'obstination de la princesse, Profion ordonne alors à Damodar de lui ramener le sceptre de Sarvil, commandant les dragons rouges, dont la cachette ne peut être atteinte qu'à l'aide d'un plan en la possession de Marina Pretensa (Zoé McLellan), une jeune apprentie-magicienne. Et c'est dans ces instants tragiques que Ridley Freeborn (Justin Whalin) et Snails (Marlon Wayans), deux voleurs à la petite semaine, décident de cambrioler l'académie de magie.

On s'aperçoit très vite que le film manque cruellement de moyens, oscillant sans cesse entre le bon et le très mauvais. Ainsi, certains décors sont grandioses comme la cathédrale de l'impératrice ou le grand conseil, et d'autres fleurent bon les ruines touristiques estivales. Certains effets spéciaux sont très réussis, comme les longs travelling du royaume d'Izmer et les effets de lumière, et d'autres sentent à plein nez l'utilisation à outrance de l'écran à fond bleu et les fins de journée rébarbatives (les dragons sont moyens, les gros trucs avec un oeil au milieu ridicules). De plus, les restrictions budgétaires ont obligé le réalisateur à zapper des scènes (présentes sur le DVD en bonus) qui avaient leur importance et qui aurait pu éviter la catastrophe. Mais le rythme avant tout, aussi l'ensemble avance tant bien que mal, sans temps mort toutefois, mais avec une nette impression de bâclage. La présence de Jeremy Irons n'arrange rien, bien au contraire, assez pitoyable dans son rôle de maléfique mégalo. Comme le reste des acteurs qui ne semblent pas vraiment à l'aise dans leurs rôles d'elfes, de nains, de trucs mauves avec une corne (?). Seul Justin Whalin (Jimmy de Lois et Clark) et Zoé McLellan (euh) tirent leur épingle du jeu, et encore.

Un scénario peu original, un manque de moyens, des effets spéciaux peu convaincants, un casting en partie désastreux... Mais quelques répliques savoureuses, une belle musique, une belle affiche, et un DVD bizarrement magnifique me forcent à ne pas mettre la note minimale.

Le DVD donc, est une très belle surprise. Présenté dans un très zoli coffret carton avec un petit dépliant sur le jeu de rôle, il bénéficie d'une image et d'un son parfaits, et est accompagné d'un second DVD consacré aux bonus, dont des scènes coupées très complémentaires au film, un making-of de 20 minutes, un documentaire sur le jeu de rôle, et un passage à la moulinette des plusieurs séquences d'effets spéciaux. Bref, on ne se moque pas de nous, même si le film est raté.