8/10Le Dernier exorcisme

/ Critique - écrit par Guillaume, le 11/09/2010
Notre verdict : 8/10 - Les jambes en Cotton (Fiche technique)

Le dernier exorcisme, bien que film de genre, ne se contente pas d'une redite. Ici, l'aspect documentaire et l'histoire assez inhabituelle poussent le respect et promettent le renouveau d'un genre que l'on croyait coincé en 1974.

Le dernier exorcisme n'est pas une façon à la mode de laisser penser qu'on est en face du dernier, et donc indispensable, remake de L'exorciste. Au contraire, s'il est aussi question de possession, ici, c'est à travers un métaphorique coup de pied dans la fourmilière.

Dieu m'a donné la foi
Dieu m'a donné la foi
Le révérend Cotton officie depuis des décennies. Il est apprécié pour ses nombreux exorcismes menés avec succès. Pourtant, le religieux ne croit pas un seul instant au diable, et par voie de conséquence, n'est pas aussi pieux qu'il devrait l'être.
Las de toutes ces supercheries, il invite une petite équipe de documentaristes à son dernier exorcisme, histoire de montrer l'envers du décor. Une lettre prise au hasard dans une pile a décidé que ce serait en Louisiane, terreau idéal pour le mystère. Il s'agit d'exorciser une jeune fille qui se réveille tous les matins couvertes de sang, tandis qu'une partie du bétail de son père ne sortira jamais des bras de Morphée, pour cause de plaie trop béante...

Dès les première minutes, on se réjouit : le film ne sera pas conventionnel. Filmé à la façon d'un documentaire, il a la particularité de mettre en scène un personnage de révérend ne croyant pas à sa charge ; à tel point qu'il ira jusqu'à inciter la jeune possédée, Nell (Ashley Bell), à consulter un psychiatre plutôt qu'un homme d'église, non sans avoir préalablement ramassé le pactole pour avoir commis un exorcisme plus vrai que nature, hormis les fils invisibles, le mp3 satanique et la croix à fumigène...

Toute la première partie du film nous emmène dans l'univers si particulier du révérend, incarné par Patrick Fabian, personnage charismatique et énergétique, qui bien qu'escroc avéré n'en reste pas moins sympathique. Il veut montrer sa vérité, celle de la filouterie, sans complexe.

Oups, j'ai taché ma robe
Oups, j'ai taché ma robe
Ensuite vient le suspense, ce moment où l'on ne sait plus qui croire. Nell est-elle réellement possédée ? Fait-elle semblant ? Est-elle psychotique ? Pistes et fausses pistes s'enchaînent rapidement, brouillant la réflexion, jusqu'à nous emmener dans l'angoisse et l'horreur frénétique.
Si l'apparition du stress de l'horreur est possible, c'est bien grâce à l'ambiance si particulière dégagée par le film. Entre les murs d'une vieille maison en Louisiane, le jeu d'acteurs et l'aspect documentaire font des merveilles, et on oublie assez vite que tout ceci n'est qu'une fiction, si ce n'est que  le final, assez saugrenu et osé, nous ramène à la réalité.

La scène finale n'est d'ailleurs pas le seul élément qui laisse sceptique. On a aussi du mal à comprendre pourquoi un cameraman ne parvient pas à filmer un plan fixe sans trembler. Serait-il admis que faire un documentaire crédible nécessite une image tressautante ?

Hormis ces quelques réserves, on ne peut s'empêcher de convenir que le dernier exorcisme est une réussite tant il parvient à renouveler le genre avec efficacité et, finalement, finesse. Il ne vous reste plus qu'à découvrir si Nell est vraiment possédée. Rendez-vous dans une salle obscure, bien calé dans un siège, tandis que le sang giclera et que l'angoisse montera.

Niark niark niark.