3.5/10Dark Water - 2004

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 31/08/2005
Notre verdict : 3.5/10 - Noyé dans l'américanisation réductrice (Fiche technique)

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On s'y attendait, Dark Water - Eaux Profondes, le remake américain du Dark Water (Honogurai Mizu No Soko Kara en V.O) d'Hideo Nakata, est à des lieues d'égaler la performance d'épouvante et de tristesse du film japonais de 2002.

Rappel des faits: le remake du réalisateur brésilien Walter Salles devait originellement sortir dans les salles en 2004. Seulement, après des projections tests aux résultats minables, les producteurs avaient décidé de repousser la sortie d'un an. Un an pendant lequel ils ont probablement tenté d'apporter quelques infimes modifications à la première copie. Comme « buzz » promotionnel avant sortie, il était difficile de faire plus mauvais. De plus, avec le récent massacre du Ju On: The Grudge par Takashi Shimizu (le réalisateur de l'original) et l'inégal Le Cercle - The Ring 2 par Hideo Nakata (aussi réalisateur de l'original), on commençait vraiment à se dire que ça suffisait et qu'à partir d'un moment les américains comprendraient. Et pourtant non, les succès au box office aidant, peu leur importe qu'ils ne sachent pas retranscrire l'essence terrifiante, solitaire et intime des originaux asiatiques.

Et pourtant ce Dark Water - Eaux Profondes est loin d'être le pire. En effet, l'actrice principale, à elle seule, parvient parfois légèrement à faire sortir la tête du film hors de l'eau. Rayonnante, émouvante et crédible, Jennifer Connelly ("The $treet", Requiem for a Dream, Un Homme d'Exception...), dans le rôle de la mère Dahlia, donne avec la jeune Ariel Gade (Cecilia à l'écran), une force à la relation mère-fille qui a de quoi concurrencer celle de l'original. Néanmoins, sur tous les autres aspects, le long métrage n'arrive vraiment à rien, et surtout pas à faire peur. A l'inverse, le film de Nakata jetait des froids glaciaux avec ses taches d'eau sombre, ses ombres et ses bizarreries.
Américanisation oblige, les 105 minutes Dark Water - Eaux Profondes s'attardent largement sur une supposée folie, des explications simplistes et sur des personnages secondaires inutiles. Sur le premier point, le remake tente en vain de donner un doute au spectateur. Sur le deuxième, tout est expliqué en détails, notamment au travers de trois épilogues limpides. Sur le troisième, les interprétations (en outre bonnes) de John C. Reilly et Pete Postlethwaite apportent un léger comique bien mal venu. Avec en plus les rôles de Tim Roth (en avocat) et Dougray Scott (en père incertain), le film donne vraiment dans un remplissage qui s'écarte de l'histoire principale.

Après toute la vague de remakes, avec ceux de Ringu en tête, le Dark Water - Eaux Profondes de Walter Salles s'est retrouvé fasse un gros problème: il ne pouvait pas proposer du « Ringu-Like » et s'est ainsi concentré sur la relation mère-fille. Sur ce point, le film arrive à atteindre son but. Mais pour ce qui est de l'épouvante et du mystère autour du fantôme, tout est gâché par des explications sans remous. Encore une fois, on ne serait que recommander de se tourner vers la pellicule originale bien plus touchante et réussie.