Creep
Cinéma / Critique - écrit par Vincent.L, le 05/05/2005 (Tags : creep radiohead crept would you have will
Kate (Franka Potente), une jeune femme allemande en soirée à Londres, se retrouve coincée dans les couloirs du métro après s'être assoupie en attendant sa rame...
Creep part d'une bonne idée, à savoir placer toute son action dans le métro londonien. Ce dernier pouvant faire penser à bien d'autres réseaux de métros de grandes capitales mondiales, on retrouve un décor familier dans lequel on a parfois pu se surprendre à avoir peur d'un SDF ou d'une ombre, à ressentir une légère claustrophobie ou une impression de se perdre dans des couloirs qui n'en finissent pas.
En dehors de cette lumineuse idée, terriblement mal exploitée, le premier long métrage de Christopher Smith s'engouffre dans les abîmes de la médiocrité. Avec des prestations d'acteurs franchement mauvaises et un scénario éculé, le scénariste-réalisateur se complait dans un film d'horreur-gore qui entasse les clichés du genre (bruit pour faire peur, stupidité et superficialité extrême des personnages...) et qui ne parvient à aucun moment à nous faire lever le moindre petit poil.
Il faut dire qu'entre l'aspect amateurisme-foireux du monstre, sorte de mélange physique entre un Elephant Man du pauvre et un Gollum (poussant des cris de hyènes et dont on voit les plis du costume...), l'effleurement d'une histoire de manipulation génétique, une flopée d'incohérences, une réalisation plan-plan successivement en caméra embarquée et caméra à l'épaule, et une fâcheuse tendance à s'éterniser sur des plans anecdotiques, Creep à de quoi ennuyer ferme et navrer grandement.
Le suspense est inexistant car, après 50 minutes de morts on ne peut plus classiques, le monstre apparaît avec un vulgaire effet de contraste. La psychologie est absente, malgré un certain nombre de personnages secondaires. Les deux-trois tentatives comiques tombent à l'eau, à l'exception de la dernière scène du film sur le quai de métro.
Le gore, sans aucun sens, apparaît, comme souvent dans les plus mauvais slashers, pour masquer la platitude du reste. Une simple scène de torture à la scie et quelques gorges coupées n'ont même pas de quoi satisfaire les fans des Vendredi 13.
La seule chose que parvient à nous démontrer Christopher Smith, c'est qu'il n'a absolument aucun talent d'écriture, de direction d'acteurs et de réalisation. Son premier essai au cinéma est un amas de défauts qui nous rappellent un autre film d'horreur anglais, Long Time Dead, qui donnait aussi dans le slasher gore et vide déjà-vu mille fois.
Même pas drôle, la nullité sur tous les plans de Creep est insupportable.