6/10Cowboys & Envahisseurs : film de balles

/ Critique - écrit par Nicolas, le 26/08/2011
Notre verdict : 6/10 - Coyote Boys (Fiche technique)


L'affiche américaine,
plus virile.
Jetons sans ménagement notre attention sur l'affiche, et posons-nous cette grande question : quelle est la différence entre le public français et le public américain ? Regardons de plus près, voulez-vous (si, si, vous voulez). Nous héritions des jolies affiches teaser américaines, francisées pour l'occasion, pour se taper finalement d'hideux montages bleuâtres placardés sur tous les murs du métro parisien. Olivia Wilde arrive au premier plan avec un flingue (?), on tartine du bleu comme si cela pouvait nous rappeler un certain Avatar, et un bout de vaisseau alien apparait pour ramener à notre bon souvenir les posters d'Independence Day. Cela, tandis que les américains auront le loisir d'admirer une affiche, certes similaire dans son principe, mais néanmoins un peu plus artistique et moins fatigante pour les yeux. Allez j'ose même : pourquoi ne pas avoir gardé une des affiches teaser ? Cela faisait trop sérieux ? On n'est jamais trop sérieux en imaginant un film de cowboys avec des aliens, voyons !


Prêt à se rouler dans
la poussière.
Dès sa première apparition, nous sentons que Daniel Craig ne va pas jouer la carte de l'humour. Non seulement il n'en a pas la stature - bien que certains gros bras du cinéma aient réussi leur reconversion dans la comédie avec bonheur -, mais en plus, il ne se permet à aucun moment d'esquisser le moindre petit sourire de connivence avec son entourage. D'ailleurs, les trois premières personnes qu'il rencontre ont tôt fait de tester son sens de l'humour approximatif, et ont tôt fait de ne plus rien tester du tout. Bon sang, en voilà un cowboy qui en a dans le barillet ! Dès lors, le tour du personnage est fait, ce fut rapide n'est-ce pas ? Je vois que vous en voulez encore, allez donc faire le tour des autres personnages, tiens. Il en faudra bien deux pour celui d'Harrison Ford, histoire de vérifier que son vieux cowboy soupe au lait est aussi simpliste qu'il y parait, et deux également pour Olivia Wilde, parce que l'on risque de trébucher à la première lecture en découvrant les fondements de son implication dans l'histoire et qu'il est toujours agréable de faire deux fois le tour d'Olivia Wilde.

Cowboys & Envahisseurs : film de balles
Un avant-goût de Indiana Jones 5.
Le fond, ce n'est donc pas la principale qualité de ce match entre cowboys et envahisseurs, mais ce n'est pas comme si nous avions joué nos vierges effarouchées prêtes à passer leur première nuit de passion charnelle. Faire rencontrer dans un délire uchronique deux genres du cinéma aussi éloignés relève de la folie furieuse, et la popote semble bien se tenir dans un premier temps, une grosse heure environ. Passées les premières révélations plus ou moins imbitables, le mode automatique du lave-vaisselle qui nous sert de cerveau est enclenché et l'on se délecte des explosions et des cascades à cheval avec un rire gras et franc, sans chercher à réfléchir plus loin que l'on nous l'autorise. Parfois, on se demande ce que fiche tel ou tel personnage pendant que Daniel Craig tabasse du bandit, ou pourquoi Harrison Ford l'ouvre de moins en moins, mais on finit par se dire "tant pis, du moment que l'on répand du boyau d'alien". Du coup, c'est moins mauvais qu'au premier abord, c'est déjà ça de gagné, merci Jon Favreau.

Cowboys & Aliens a de la munition à revendre, à défaut d'autres choses. Au-delà de tout l'aspect fun que l'on pourrait tirer d'une rencontre improbable entre des gardiens de vaches et des extraterrestres, il n'y a pas grand chose à garder de ce défouloir hautement désintellectualisé où Daniel Craig joue les gros bras pendant deux heures, prêt à foutre des coups de boule à quiconque défie son autorité.

Je suis rentré chez moi à pied, les mains dans les poches, en me posant tout de même une ultime question : si Liam Neeson est devenu l'archétype du mentor (généralement vieux chevalier), Harisson Ford se transformera-t-il en l'aigri de service ?
Puis j'ai fait chauffer une pizza.

Cowboys & Envahisseurs : film de balles
Hugo Boss, collection 1825.