The constant gardener
Cinéma / Critique - écrit par weirdkorn, le 09/01/2006 (
Le mélange des genres n'est pas toujours synonyme de succès. A trop vouloir en faire, on peut vite tomber dans la caricature brouillonne ou l'ennui ; c'est ce qui se passe avec The constant gardener. Inspiré d'un roman de John Le Carré et réalisé par le brésilien Fernando Meirelles déjà auteur de La cité de Dieu retraçant la violence des favelas de Rio, ce film oscille sans cesse entre le thriller politique et le drame humanitaire, bien que ces deux styles n'aient guère de point commun. Il en ressort un film certes atypique mais qui aurait dû davantage se concentrer sur l'intrigue elle-même ou sur la misère africaine au lieu de traiter les deux parties de manière égale.
Justin, un diplomate anglais spécialisé dans les boutures et la prévention du Sida au Kenya rencontre un beau jour Tessa, une avocate militante sur la condition humaine. C'est le coup de foudre entre les deux, la belle partant directement s'installer au Kenya où elle passe son temps à faire des recherches sur un nouveau médicament miracle. Mais un beau jour, elle est retrouvée morte. Son jardinier de mari va donc essayer de comprendre ce qui s'est passé.
Sans être mauvais, the constant gardener se révèle difficilement digeste, avec sa réalisation surchargée et son histoire de conspiration politico-pharmaceutique particulièrement dure à avaler. L'intrigue s'avère à la fois trop simple et trop grosse pour séduire. On n'entre jamais dans la paranoïa des personnages, qui semble déplacée au vu de l'affaire qu'ils essaient de dévoiler. De la même façon, l'intrigue manque de manipulation et de retournement de situation pour réussir à accrocher, sachant que l'on en est de plus très vite détourné à force de filmer l'Afrique en gros plan. Le réalisateur se prend pour un documentariste et s'en va caméra à l'épaule faire des plans serrés sur les enfants africains d'une manière épileptique. C'est sans parler des trop nombreux et insupportables flash-back romantiques qui nous permettent de revoir l'horrible jeu nunuche de Rachel Weisz. Reste tout de même la performance de Ralph Fiennes, impeccable en diplomate calme et volontaire qui sauve le film à lui seul.
On ne peut pas nier au film une certaine qualité narrative et esthétique, mais que le résultat est laborieux pour finalement ne pas arriver à grand-chose ! Trop long et trop chargé, The constant gardener part dans des dérives sentimentales ou de documentaires humanitaires qui n'ont rien à faire dans un thriller qui aurait pu être de qualité. De plus le message des méchants capitalistes qui exploitent les pauvres petits africains fait complètement caricatural (même s'il y a du vrai là-dedans).