Le Complexe du Castor
Cinéma / Critique - écrit par Maverick, le 30/05/2011 (Tags : film castor walter jodie gibson foster mel
A l'annonce du projet et des premières images, on aurait pu penser à une parodie avec un Mel Gibson fou portant une marionnette au bout du bras, mais Le Complexe du Castor est un film poignant, marquant et touchant, avec en tête d'affiche un acteur au top.
Il n'est pas toujours facile de sortir un film sur les écrans, lorsque la vie privée de l'acteur principal fait grand bruit. Si le buzz n'est pas favorable, il est malheureusement nécessaire d'attendre que l'orage passe. Finalement, Jodie Foster a pu sortir sa dernière réalisation, Le Complexe du Castor, et heureusement pour nous, puisqu'on est face à un petit bijou dans le genre du drame familial.
Walter est déprimé, sa vie ne le fait plus vibrer, il se ferme au monde et ne parle plus à personne. Sa femme, malgré son amour intact pour lui, ne peut plus
Dis papa, ton bras il me regarde bizarrement...supporter cette situation, et décide de le mettre à la porte, face à ses responsabilités, à ses doutes... et face à lui-même. Au fond du trou, Walter finit par vider des bouteilles d'alcool dans une chambre d’hôtel, en jouant avec une marionnette de castor trouvée dans une poubelle. Voulant mettre fin à ses jours, Walter trouve la volonté de se sortir de cette situation, en donnant vie à cette peluche au regard troublant. Simple jeu, ou vrai dédoublement de personnalité, nul ne le sait vraiment dans son entourage, mais en tout cas, une chose est certaine, c'est que la vie de Walter va retrouver des couleurs en communiquant exclusivement par le biais de ce castor. Au point que la marionnette n'est peut-être pas celle que l'on pense...
Le Complexe du Castor nous offre tout simplement l'une des meilleures, si ce n'est la meilleure d'ailleurs, performance de Mel Gibson au cinéma. Jouant à la perfection ce père de famille dépressif, à la fois touchant, troublant, ou tout simplement marrant, Mel enchaîne les scènes avec un charisme énorme, et une
Moi je peux avoir une guitare dans le dos!justesse de jeu au poil de castor. Vieillissant, ridé, mais avec toujours ce regard bleu plein d'émotions, Mel Gibson permet au Complexe du Castor d'être un film qui arrive à rester sur une ligne tendue, entre le drame et la comédie, sans tomber dans le ridicule ou le larmoyant de pacotilles. Jodie Foster a eu du nez en demandant à son ami d’interpréter le rôle difficile de Walter. De son côté, la plus française des actrices américaines apporte sa simplicité et sa douceur dans son rôle d'épouse qui ne sait plus comment faire pour sauver sa famille. Également réalisatrice pour le coup, Jodie Foster nous offre un film simple, sans fioriture, mais au rythme bien équilibré, sans longueur, ni effets inutiles qui auraient pu plomber ce récit. On ne va pas crier au génie sur la mise en scène certes, mais dans ce genre de film, le drame familial, on n'a pas besoin de ralenti stylé, ou d'explosion en tous genres. Les personnages doivent être sublimés pour que le spectateur se sente concerné par la situation, et c'est ce qui se passe avec Le Complexe du Castor. A la fin de la séance, on est touché par cette histoire, qui est porté par des acteurs inspirés (mention spéciale à Anton Yelchin et Jennifer Lawrence, deux jeunes acteurs bourrés de talent) par ce sujet de société : la dépression. On rit souvent, on pleure aussi, et au final, l'histoire de Walter est un résumé des péripéties que peut nous apporter la vie. Un film intense à voir absolument !