1/10Chuck Norris : le commando des tigres noirs

/ Critique - écrit par Nicolas, le 21/10/2011
Notre verdict : 1/10 - Good guys wear barbe (Fiche technique)

Tags : norris chuck commando tigres noirs film dvd

Et voici donc la treizième critique de Chuck Norris dans nos colonnes ! Peut-on enfin affirmer que Krinein est le premier site à proposer autant de contenu sur Chuck Norris ? Peut-être pas tant que Walker Texas Ranger n’aura pas trouvé grâce auprès de nos rédacteurs, car il est inconcevable de se déclarer exhaustif sur la filmographie de Norris sans aborder la fameuse série fourre-tout qui a embelli les mornes dimanches sans Formule 1 de TF1. Mais après autant d’articles, il est maintenant difficile de trouver de la nouveauté à se mettre sous la dent, la plupart des films sortis en DVD ayant déjà été passé à la moulinette experte de mon œil rigolard. Aujourd’hui, nous allons voyager jusque dans les années 70, à une époque où Chuck étant jeune (ou plutôt pas trop vieux), blond, imberbe, et faillible. Que du bon ?

Chuck Norris : le commando des tigres noirs
De la moustache à tout va !
Le fameux commando des tigres noirs est une sorte de pré Delta Force, une faction spéciale de la CIA qui va sur le terrain pour dérouiller du vilain. Chuck Norris, sous le pseudonyme John Booker, en est évidemment le chef, le meneur, le grand gourou, le maître de la vanne pourrie approximativement traduite en français et énoncée par un doubleur à la voix virile et peu expressive. Tel un Rambo des familles, les voilà contraints de se rendre au Vietnam pour libérer des soldats américains et servir la cause diplomatique d’un politicien que l’on déteste dès le premier regard. Sur place, le commando si bien entraîné tombe dans un piège et se fait démonter façon puzzle pour experts aveugles, à l’exception de quelques chanceux de troufions et de Chuck. Ce dernier, imberbe et donc privé de ses superpouvoirs, est même blessé dans la bataille, même si je ne saurais pas trop vous dire à quel endroit tellement la nuit américaine rendait la scène illisible. Cinq ans plus tard, tout est oublié, mais une sorte de journaliste aguichante va remuer le fumier et découvrir des choses pas jolies jolies…

Chuck Norris : le commando des tigres noirs
Des scènes d'une grande puissance artistique !
Alors, Le commando des Tigres Noirs (en VO : Good Guys Wear Black, littéralement "les gens bien, bin ils portent du noir"), c’est chiant. Pas spécialement parce que le film pointe aux trente années de valeureux services, mais plutôt parce qu’il a été fait dans le mépris le plus total de la qualité. Rien que le fait d’avoir laissé Chuck Norris sans barbe pendant au moins un quart d’heure est une insulte à toute sa carrière, heureusement qu’il récupère une moustache au cours du film ! Et l’on voit directement la différence avec le Chuck imberbe, puisque :
-         plus personne n’arrive à le blesser,
-         toutes les nanas sont folles de son corps.
En pleine possession de ses moyens, il nous présente même quelques trucs et astuces de survivance en milieu urbain et hostile, à coups de roundhouse kick et pieds dans ta gueule, dans sa grande tradition humaniste et opportuniste. Il n’oublie pas que son pouvoir de séduction est à son quasi-maximum, et arrive donc à fourrer dans son lit n’importe qui, n’importe quand – tout en lançant quelques tirades de haute volée qui, sorties du contexte, deviendraient des standards de la réplique pourrie mais rigolote. En l’état, elles sont justes à oublier. Et puis, Chuck devient hermétique à tout : que ce soit les balles, les coups de poing, ou les meurtres perpétrés sur son entourage, plus rien ne l’atteint. Quel homme, mais quel homme ! Oh, j’allais justement oublier, je devais vous faire part d’un communiqué de Chuck Norris :

La leçon de survie de Chuck Norris

« Attention les amis, la voiture est ton destrier mais elle peut aussi devenir ton ennemi. Si un de ces monstres se lance à votre poursuite dans le but de vous imprimer la forme de ses pneus sur la gueule, prenez bien garde : la voiture est rapide, mobile, impossible à approcher, vivace comme un lion. Mon conseil : courrez au devant de la voiture, sautez en extension les deux pieds en avant, et collez vos semelles sur le conducteur à travers le pare-brise. Résultat garanti. »

Chuck Norris : le commando des tigres noirs
Des scènes de combat trop rapide
pour l’œil humain !
Où j’en étais ? Ah ouais, « mépris total de la qualité ». Regardez par exemple le générique de début. Un mauvais film ou de production honnête se serait restreint à une succession de noms sur un fond noir, mais non, pas ce film, pas celui-là. Soyons honnête, dans les premières secondes, je n’ai même pas compris ce que c’était : il y avait des traits, ça bougeaient plus ou moins, il y avait de la couleur, et c’était moche. Ensuite, la lumière me vint, et mon cerveau commença à décoder le film subliminal : c’étaient des scènes du film en mode « contours » ! Mais quelle idée DÉBILE ! Je vous promets, j’en ai vu des idées débiles, mais c’est là le roundhouse kick de l’idée débile ! Après, point mort, la caravane avance toute seule : scène à rallonge, discussions fleuves, retournement de situations façon Police Squad, et grand plongeon final pas crédible pour trois dollars.

Il y a des films qui perdent au fil des ans de leur intérêt, je suppose que ce Commando des Tigres Noirs était déjà trop vieux à sa sortie. Le film accuse mille ans de retard, réussit le tour de force de nous ramener au moyen âge, à une époque où il n’y avait même pas de caméra ou de pare-brise à défoncer. Chuck Norris était déjà là, flamboyant de nanardise avant même d’être une superstar, avant même d’avoir été recruté par Stallone pour Expendables II. De la merde, il aura fallu en faire un sacré paquet avant que le cinéma moderne ne l’accueille…