Le Chacal
Cinéma / Critique - écrit par Flob, le 15/08/2010 (Confrontation entre deux pointures d'Hollywood malheureusement inégale, mais qui offre cependant un spectacle de bonne facture.
The Day of the Jackal ou Chacal en VF, roman policier britannique publié en 1971, raconte l'histoire d'un tueur à gage engagé par l'OAS pour assassiner le général De Gaulle après un attentat raté contre ce dernier.
Deux années plus tard, son adaptation cinématographique franco-britannique sort en salle, suivie après un quart de siècle par sa version américaine, ou américo-anglo-franco-germano-japonaise pour être plus précis.
" - On a un problème, Willis monopolise la pellicule.Le mélange de nationalité est d'ailleurs de mise dans le scénario, très librement réinterprété pour l'occasion. Entre mafieux et policiers russes, agents américains du FBI, ancien activiste irlandais et tueur international, nous sommes très loin des extrémistes français du roman.
L'extrémisme se retrouve néanmoins dans le synopsis, démonstration d'un thriller souhaitant jouer les gros bras à la pure sauce hollywoodienne.
Tout commence à Moscou, des miliciens et des agents du FBI font incursion dans une discothèque afin d'arrêter un criminel russe ; s'ensuit une bagarre générale et le meurtre de ce dernier. Son frère, chef d'une
- Jaloux ! Vous n'aimez pas les tifs péroxydés ?!organisation terroriste, décide alors d'engager le Chacal, un tueur à gage mystérieux, afin d'assassiner une personnalité américaine. Carter Preston (Sidney Poitier), directeur adjoint du FBI, et Valentina Koslova (Diane Venora), major des services du renseignement russe, font alors sortir provisoirement de prison Declan Mulqueen (Richard Gere), ancien activiste de l'IRA, car il est le seul avec son ancienne compagne Isabella (Mathilda May) à connaître le visage du Chacal (Bruce Willis).
L'élaboration du plan de ce dernier pour mener son contrat à terme est bien entendu le
- Je ne vais pas te laisser me piquer la vedette !fil rouge du long-métrage, entrecoupé par les scènes d'investigation des forces de l'ordre et de monsieur Gere. Le film déroule alors tranquillement son histoire sans réelles longueurs, et distille convenablement l'action, l'enquête, et même l'humour avec ses excès apparemment assumés.
Certes, certains moments sont à la limite du nanar, entre instant de mièvrerie du gentil et choix stratégique exubérant du méchant. Le jeu des acteurs est aussi loin d'être parfait, trop inégal et entaché par un Richard Gere qui peine à se montrer crédible.
- Trop tard ! Et ne touche pas à mon brushing ! "Et pourtant, cela fonctionne pendant près de deux heures, sans aucun doute grâce au personnage du Chacal, véritable héros du film, ce qui est de bonne guerre car ce dernier lui emprunte son nom de code.
On s'intéresse bien évidemment aux recherches du FBI, fort inspiré malgré son train de retard ; mais nous nous délectons encore plus de l'élaboration du plan de Bruce Willis, suivant avec un plaisir malsain le parcours de ce tueur froid, calculateur, et pince-sans-rire.
Le Chacal rassemble tous les éléments d'un pur thriller hollywoodien, s'appuyant sur l'éternelle confrontation entre deux hommes au passé commun. Malheureusement, l'affrontement se déroule majoritairement à distance et n'a donc pas la qualité d'un Heat ou d'un Volte/Face, tournant de toute façon à l'avantage de Willis, de ses postiches, et de son schéma d'assassinat bourré aux amphétamines.
Un film d'action très honnête et distrayant, mais qui fait partie de ces longs-métrages que l'on a presque honte d'aimer.