5/10Bridget Jones 2 : L'âge de raison

/ Critique - écrit par Filipe, le 09/12/2004
Notre verdict : 5/10 - Photocopie inoffensive (Fiche technique)

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Bridget Jones a enfin trouvé l'amour en la personne de Marc Darcy. Depuis huit semaines, elle vit une passion sans faille avec son séduisant avocat. Toujours aussi hermétique émotionnellement, celui-ci semble néanmoins toujours aussi épris d'elle, ce qui ne suffit à modérer les angoisses chroniques de sa moitié. D'abord, il y a Rebecca, cette jeune assistante au corps idéalement proportionné, qui gravite continûment autour de Marc. Et puis il y a aussi ce bougre de Daniel Cleaver, l'ancien patron de Bridget, dont le charme est en passe d'opérer à nouveau. A cela s'ajoutent les discours orientés de son groupe d'amis, un ensemble fini de célibataires névropathes, ainsi que les préoccupations professionnelles respectives des deux tourtereaux. Leurs entourages n'ont rien en commun. Les sentiments qui les unissent semblent donc devoir être mis à rude épreuve.

Réalisé par Beeban Kidron, à qui l'on devrait semble-t-il de nombreux téléfilms, ce deuxième volet des aventures de la célèbre égérie d'Helen Fielding s'inspire considérablement de son prédécesseur, qui fut pour sa part mis en image par Sharon Maguire. Jacinda Barrett et Lucy Joyce, interprètes respectives de Rebecca et Constance, sont les deux seules actrices à avoir été recrutées à l'intersaison. Pour les besoins de ce nouvel épisode, Marc et Daniel, entendez Colin Firth et Hugh Grant, ont échangé leur temps de parole, si bien que ce dernier n'est en mesure de rééditer l'une de ses admirables prestations. Pour le coup, la caméra s'attarde encore davantage sur la prestance d'une Renée Zellweger, dont la masse superflue occupe à présent tout l'écran. La qualité de son interprétation n'en demeure pas moins excellente. Quant aux seconds rôles, ils se contentent de leurs quelques interventions furtives et de leur véritable statut d'accessoire.

Ont également été importées puis vaguement contrefaites quelques séquences phares du premier opus, si bien que les quiproquos se succèdent sans qu'ils ne nous surprennent réellement. Au mieux, ils ne nous soutirent qu'un vague étirement de lèvre ici où là. Faute de contrastes, il s'avère pénible de maintenir son attention sur la durée, en particulier à l'occasion de cette prétendue descente aux enfers aux alentours de la Thaïlande. Son schéma narratif se révélant absolument identique à celui de son prédécesseur, on ne peut pas dire que le film se démarque de ce dernier et apporte une quelconque valeur ajoutée, que ce soit à l'art du cinéma en général ou à l'art de la comédie en particulier. L'enthousiasme que suscitent les tous derniers instants du film s'oppose en droite ligne à l'indifférence, ayant caractérisé sa longue entame.

Il est bien connu que les suites se soldent fréquemment par de cuisants échecs commerciaux. Les producteurs se fondent sur leur succès antérieur pour se persuader que leur marché est quantifiable, qu'il existe par avance et qu'ils peuvent donc dès à présent se fier à sa fidélité. Leur vision est altérée par leur bonne fortune et le champ de vision des véritables concepteurs, à savoir les réalisateurs, se voit donc extrêmement réduit. La tentation est grande de rééditer leur tour de force et de produire un nouvel objet vaguement similaire au précédent, qui soit susceptible de plaire au plus grand nombre. Les risques de l'innovation ont eu raison de notre apprentie journaliste, noyée en pleine déraison.