The Box
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 08/11/2009 (Le fantastique côtoie la sobriété des années 70, l'angoisse côtoie l'ennui. Appuierez-vous sur le bouton de la machine, pour prendre un ticket ?
Faites bien attention avec la bande-annonce, surtout si vous ne connaissez pas Richard Kelly (le réalisateur), car The Box n'est pas un thriller. Plutôt un film de science-fiction métaphysique, un peu déroutant, un peu horrifiant, et surtout un peu lent.
Le postulat de départ est pour le moins intéressant : un inconnu sévèrement défiguré se pointe chez un couple sans histoire avec une boîte, en leur expliquant que le bouton contenu à l'intérieur provoquera deux évènements : d'abord, le couple se verra remettre un million de dollars ; et ensuite, quelqu'un qu'ils ne connaissent pas décèdera dans la seconde. 24 heures pour réfléchir, sinon la boîte ira à quelqu'un d'autres.
La publicité dans les films
est de plus en plus subtile.Il est évident alors qu'une partie du film sera entièrement vouée au dilemme que provoquera cette intrusion dans la vie du jeune couple. Appuyer signifie être riche, et devenir des assassins, en admettant que tout cela soit vrai. Ce segment du film, accessible, enclenche la vitesse de croisière en s'assommant avec les nombreuses scènes d'introspection des protagonistes, discutant encore et encore du pour et du contre, de la véracité ou non des propos de l'homme défiguré, etc. A ce stade, on jurerait que le film va nous bassiner avec ces réflexions pendant deux heures, mais non. Car une fois le problème de la boîte réglée, commencent les problèmes de l'après-boîte. Richard Kelly a une vision, souhaite faire réfléchir sur les actes de chacun et sur ses conséquences, et utilise au-delà des mots le potentiel fantastique de la nouvelle de Richard Matheson (car oui, il y a bien une origine littéraire à tout ça) pour arriver à ses fins. Le résultat est confus, très brouillon, parfois même incompréhensible. Il suffit de ne pas rentrer dans le film pour que l'on soit laissé sur le bas côté, consterné entre l'ennui et l'incrédulité face à cette série d'évènements, certes angoissants, mais qui ne semble pas arriver à se former un tout. On en sort sans réelle explication, ce qui n'est pas plus mal, en fin de compte. Il est plus intéressant de s'intéresser à la réalisation de Kelly, assez inspirée même si la plupart des effets de style qu'il utilise sont plus ou moins repris de ses précédents films (Donnie Darko et Southland Tales), et à la reconstitution des années 70, très crédible. Quant aux acteurs, James Marsden et Cameron Diaz savent jouer à la perfection le couple de famille moyen pour inviter le spectateur à s'identifier.
Comme tout film un peu alambiqué, les avis seront amenés à être divisés. Pour ma part, l'aspect puzzle de l'intrigue ne m'a guère emballé, et si les moments angoissants restent du plus bel effet, la lenteur du rythme m'a directement rangé sur le bas-côté. A vous donc, de vous forger votre avis, et de venir l'exprimer.