Le boulet
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 11/04/2002 (Boulet qui roule n'amasse pas foule
Deux réalisateurs pour un film, ce n'est pas banal. Mais cela paraît justifié. Car le boulet pourrait être qualifié d'un digne croisement entre une production Besson (scénar minimal, tout dans la forme) et un bon vieux film à la française (les Gérard Oury, entre autres). Au premier abord (et même au second), on se place plutôt dans la seconde catégorie, puisque le moteur comique (c'est à dire la relation Lanvin - Poelvoorde) fait immanquablement penser au duo Pierre Richard et Gérard Depardieu qui a tant bien marché.
Moltès (Gérard Lanvin), célèbre caïd et meurtrier à ses heures perdues, écoule paisiblement sa peine de prison. Et son chef maton, Reggio (Benoît Poelvoorde) valide chaque semaine son billet de loto. Jusqu'au jour où Moltès remporte la grosse cagnotte, alors que par un concours de circonstances le billet gagnant se trouve en la possession de Pauline, la femme de Reggio, infirmière sur un rallye automobile en Afrique...
Comme je le disais en intro, tout fait penser à un bon vieux Richard - Depardieu. D'abord la présence du fameux " boulet " (Richard / Poelvoorde), en général peu habitué aux affrontements de force, et un peu énervant par ses manières et ses constantes critiques. Puis le dur (Depardieu / Lanvin), celui qui cogne, le gros dur qui en a et qui en use. Ce qui constitue le premier moteur comique du film, par la relation houleuse de ces deux protagonistes. Ça se limite souvent à " ferme-là ", mais ça marche relativement bien (enfin pas plus haut que le sourire). Le deuxième moteur comique, c'est le tueur lancé à leurs trousses, "le Turc" (José Garcia). Un peu susceptible, encore plus dur que Moltès, et déterminé à le découper en petits morceaux. Un rôle dont s'empare Garcia avec un bonheur communicatif. Ce qui constitue la partie la plus drôle du film (jusqu'au rire va-t-on dire). Après, nous avons affaire à un film à la française : quiproquos, petits moments à blanc, quelques gags lourds, et quelques têtes connues (mais que fout Anelka là-dedans ?) Du moyen, pas ce que l'on attendait en gros. Parfois, le film part franchement dans l'action, et là plus de demi-mesure. Il y a deux ou trois moments de ce genre, mais on les sent passer (accent sur l'exagération). La scène avec la grande roue déambulant à travers les tuileries est assez impressionnante et plutôt bien faite, mais est le seul point novateur de la partie action, qui reste elle aussi moyenne.
Bilan, une partie majoritairement comique moyenne, et une partie minoritairement action moyenne aussi, cela nous donne un film moyen, qui se laisse regarder avec plaisir mais qui n'a pas l'effet escompté. Mention spéciale pour José Garcia, véritable comique de talent, et qui le prouve une fois de plus.