8/10En bonne compagnie

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 11/05/2005
Notre verdict : 8/10 - En très très bonne compagnie (Fiche technique)

Tags : compagnie bonne film company good with weitz

Suite au rachat du magazine Sport America par la multinationale Globecom, Dan Foreman (Dennis Quaid), 51 ans, le Directeur des ventes publicitaires, est rétrogradé et se voit remplacé par Carter Duryea (Topher Grace), un jeune surdoué de 26 ans...

Ne vous fiez pas à l'affiche française qui montre un père, sa fille et un prétendant, tous flanqués de têtes complètement niaises: En Bonne Compagnie n'est pas une comédie sentimentale rassemblant son lot de gags plus ou moins douteux, de quiproquos insensés et de morale à deux centimes. Bien au contraire, le quatrième film de Paul Weitz, après American Pie, Les Pieds Sur Terre et Pour Un Garçon, est une intelligente comédie dramatique et sociale qui s'ancre dans une réalité complexe et qui nous offre de réelles réflexions.

Paul Weitz, ici scénariste en plus de réalisateur, nous propose une oeuvre qui aborde en profondeur des thèmes tels que la globalisation, l'opportunisme, la famille, la dévotion, l'amitié, l'amour et la réalisation de soi.
La cruauté des licenciements liés aux rachats d'entreprises par des multinationales est d'une justesse troublante et touchante. Le grand patron de Globecom Teddy K, magistralement interprété par l'inoubliable Malcolm McDowell (Alex dans le Orange Mécanique de Kubrick) représente tout ce qu'il y a de plus détestable dans le capitalisme: l'individualisme, la méchanceté et les synergies économiques. Sur ce terrible aspect « requin » et insensible, on pense inévitablement au film Swimming With Sharks de George Huang avec Kevin Spacey.
La famille, dans tout ce qu'elle peut représenter de plus beau, est un élément essentiel du long métrage. Dan Foreman, marié à sa femme Ann (Marg Helgenberger), est père de deux filles: Alex (Scarlett Johansson) et Jana (Zena Grey). De plus, il est sur le point d'avoir un troisième enfant. Ce cinquantenaire a des valeurs (respect, communication, éducation...) qui l'amènent à se sacrifier pour ce qui compte le plus à ses yeux: sa famille. Le jeu de Dennis Quaid (Fréquence Interdite, Loin Du Paradis, Le Jour D'après...), juste et émouvant, y est pour beaucoup dans la transmission des messages idéalistes et positifs.
L'amitié naît de la relation quasi père-fils qui se crée entre Dan et Carter. Complémentaires malgré leurs différences, ils vont chacun apprendre des choses l'un de l'autre. Pour Carter, Dan va représenter une véritable leçon de vie qu'il n'oubliera jamais. Pour Dan, Carter va être le fils qu'il n'a jamais eu. Tous deux vont trouver leurs chemins, en réalisant ce qu'ils ont toujours voulu au plus profond d'eux.
L'amour entre Alex et Carter va aussi apporter son lot d'apprentissages pour le jeune prodige. Sortant d'une relation platonique avec sa femme Kimberly (Selma Blair), Carter va découvrir que l'amour véritable est dans l'admiration, la communication, la compréhension et le partage.
L'humour, sous formes de pincées souvent noires et totalement premier degré, va tendrement accompagner la savoureuse heure cinquante de pellicule.
De toutes ces composantes scénaristiques va apparaître un espoir salvateur où la réalisation de soi, aussi bien professionnelle, sentimentale, qu'idéologique est une évidence laissant place à l'épanouissement et au bonheur.

Fantastiquement interprété par la particulièrement charmante Scarlett Johansson, les comico-dramatiques Topher Grace (échappé de la série "That '70s Show", qui démontre ici un formidable talent d'acteur) et un Dennis Quaid plus talentueux que jamais, En Bonne Compagnie est un film qui restera longtemps dans les mémoires avec sa critique socio-économique de la globalisation et les valeurs positives qu'il apporte.