Bliss
Cinéma / Critique - écrit par Guillaume, le 11/01/2010 (Tags : bliss film bonheur page ignorance owen anglais
Drew Barrymore réalise son premier film. Son côté punk la pousse à mettre en scène des courses de rollers. Avec Ellen Page dans le rôle titre, Bliss donne la pêche.
Le toit du monde
Espérons qu'Ellen Page saura, pour le futur de sa carrière, varier les rôles. En attendant, elle fait profondément écho à Juno en incarnant Bliss, gamine paumée au fin fond du Texas. Il faut dire que travailler dans un fast-food arborant un énorme cochon sur son toit, ça a de quoi faire déprimer les coeurs les plus vaillants... Quand en plus on a une mère qui oblige à faire tous les concours de beauté, on n'est pas loin du gouffre...
Heureusement, la petite a des rêves certes étonnants, mais pourtant très simples : aller habiter à Austin, la grande ville du coin et, accessoirement, pouvoir s'adonner à sa nouvelle grande passion : le derby roller. Ah, on me souffle que la chose n'est peut-être pas si simple finalement. L'esprit un peu punk, costaud, limite viril de bandes de femmes qui s'affrontent rollers aux pieds, ça ne plaît pas forcément à maman et papa...
Drew Barrymore, pour sa première fois en tant que réalisatrice, montre qu'elle a de la ressource. Si elle ne se permet pas d'audaces particulières, elle délivre cependant des plans propres, servants sans fioriture la narration. On l'attendra au tournant, quand elle trouvera un scénario plus épais.
Ellen Page, de son côté, joue en délivrant un émerveillement perpétuel. Fragilité et beauté se dégagent sans peine à travers un côté innocent, voire à côté de la plaque. Elle soutient sans peine le film et, admettons-le, sans elle Bliss serait certainement bien moins fin qu'il n'y paraît... D'ailleurs, on est bien loin d'un cinéma intello. Il s'agit avant tout d'une tranche de vie, avec un côté un peu fun et décalé. S'il n'y a pas de quoi déclencher une hystérie collective, tous les éléments sont réunis pour passer un très bon moment : on en ressort avec la pêche, la patate, la banane. Est-ce l'effet Juno qui se poursuit ?