5/10Blanche-Neige 2012 : plutôt grise

/ Critique - écrit par Nicolas, le 25/06/2012
Notre verdict : 5/10 - Snow way (Fiche technique)

Tags : neige film nains reine disney chasseur prince

Je m’en vais de ce pas vous expliquer pourquoi ce film est une œuvre de Dark Fantasy. Vous allez voir, c’est très simple : il admet que Kristen Stewart est plus belle de Charlize Theron. Attendez, attendez, je vous retranscris ça en langage universel :

Charlize Theron   <   Kristen Stewart


A droite, l'ex-plus belle du royaume ; à gauche, la nouvelle...

Des revues de haute autorité scientifique (comme FHM, Maxim, ou 20 Minutes) listent régulièrement Charlize dans leurs classements des plus belles femmes du monde, et l’on va essayer de nous faire avaler que Kristen la surpasse en termes de beauté ? Blanche-Neige 2012 : plutôt grise
DR.
On comprend dès lors l’important budget dédié aux effets spéciaux, sauf que la retouche numérique n’ira pas jusqu’à corriger les traits de la petite Bella. Bien sûr, dans l’idée on s’en fout, et d’une manière générale il s‘agit d’un jugement sur pièces qui va hérisser le poil aux féministes. Mais il faut rester cohérent : si un Fast & Furious montrait une Twingo gratter une Porsche, on râlerait ; si l’on affirmait qu’une frite maison était moins bonne qu’une frite McDo, on râlerait ; si un testeur de jeu vidéo écrivait noir sur blanc que Modern Warfare X était plus beau sur Wii que sur consoles HD, ce serait un déluge d’insultes et une castration en bonne et due forme.
Bref, le film part mal.

Mais s’il n’y avait que ça, on s’estimerait heureux. À l’image du Alice de Tim Burton, Blanche-Neige devient plus moderne et plus noir dans son propos. Encore que, pour la petite Alice, les conquis pouvaient affirmer que la vision du cinéaste chevelu était tout de même assez proche du conte originel. Pour Blanche-Neige, c’est du foutrement n’importe quoi articulé autour des clichés récurrents du conte des frères Grimm : la pureté, la pomme, le miroir. Parlons-en de la pureté, tiens. Tout le monde le dit très clairement : Blanche-Neige 2012 : plutôt grise
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Blanche-neige est la plus belle, la plus pure et la plus innocente. En termes Hollywoodiens, le concept est plutôt vaste et indéfini, puisque la princesse en question va défigurer des types avec des clous rouillés, jouer du couteau, et lever une armée pour aller botter le cul magique de sa marâtre. Pour la pureté et l’innocence on repassera, bien que tous les personnages du film semblent sous le charme. On se demande d’ailleurs ce qui se passe dans la tête des scénaristes, qui paraissent appliquer sur chaque nouveau film un peu médiatique plus ou moins le même patron : emprisonnement, fuite, discours flamboyant, guerre. On trouvera des incohérences à chaque chapitre, mais ce sont bien les deux derniers qui nous laissent sur le cul. À voir les conneries qu’elle débite à ces hommes et l’espèce d’inconscience manifeste qu’elle affiche sur le champ de bataille (je vous passe les détails sur le plan d’attaque, improvisé et irréfléchi), on jurerait voir une nouvelle version de Jeanne d’Arc.

Blanche-Neige 2012 : plutôt grise
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Logiquement, Kristen et Charlize exploitent leurs rôles et éclipsent tous les autres. La première, on ne va pas revenir dessus ; la seconde joue de son sourire et hurle de temps en temps sur des gens, tout en mettant à rude épreuve le département FX qui est en charge de la faire vieillir. La reine a un frère, que l’on qualifiera  très expressément de plus gros loser du monde (hideux, une coupe de cheveux à se jeter dans une bétonnière en marche, et con comme pas deux), on s’en fichera rapidement. Restent les prétendants au cœur de Blanche-Neige. Le premier, c’est le chasseur, joué par notre ami Thor. Il a des grosses burnes, quoique un peu tristes depuis que sa femme s’est faite oblitérer par les armées de la méchante reine, et s’en prend un peu plein la gueule tout le long du film ; le second, c’est William, l’ami d’enfance au sang noble : une sorte de Legolas à la conversation pas très inspirée et à l’intellect limité. Ah mais j’oubliais, il y a les nains ! Pas très présents à l’écran, ils sont pourtant ce qu’il y a de plus réussi dans le coin, peut-être par l’entremise d’acteurs de qualité (Bob Hoskins, Ian McShane, etc.).

Blanche-Neige et le chasseur est donc un film à voir comme un Robin des Bois version 2010 : on oublie la légende, et on se prépare à la guerre. Sauf que c’est sans Ridley Scott, sans Russel Crowe, et quelques années en retard. En soi, ce n’est pas plus mauvais qu’une ressortie lambda comme on en essuie des tas ces derniers temps, mais la pilule est difficile à avaler sur certains points. Et ce n’est pas comme si c’était bien écrit, bien réalisé.

Blanche-Neige 2012 : plutôt grise
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