Biographie de Alain Cavalier

/ Biographie - écrit par enihprom, le 06/05/2011

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Alain Cavalier, de son vrai nom Alain Fraissé, est né le 14 septembre 1931 à Vendôme. Diplômé d’Histoire, il entame un réel cursus cinématographique en intégrant la prestigieuse école parisienne Institut Des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC, devenue la FEMIS, Fondation Européenne pour les Métiers de l’Image et du Son) qui a vu passer, entre beaucoup d’autres, Alain Resnais. C’est d’ailleurs à la suite de cette étude qu’il devint l’assistant du cinéaste Louis Malle.

Il faudra attendre ses 27 ans pour le voir pour la première fois aux commandes d’une réalisation filmique grâce au court-métrage Un américain en 1958. En 1961 - soit un an après la naissance de sa 15947-biographie-alain-cavalier-1.jpgfille Camille de Casablanca -, date de la réalisation de son premier long-métrage baptisé Le Combat dans l’île, il n’est pas épargné par la censure puisque ce dernier traitait de la guerre d’Algérie, sujet ô combien tabou de l’époque. Son deuxième film, L’Insoumis, qui sortit en 1964 connu le même sort pour les mêmes raisons. Pas découragé par l’échec commercial que fût ses deux premiers essais (malgré la présence d’icônes comme Alain Delon ou Romy Schneider), Alain Cavalier décide de calmer son cinéma et de passer à quelque chose de moins critique. Ce changement lui sourit puisqu’à la sortie de Mise à sac en 1967, il rencontre pour la première fois de sa carrière le succès, concrétisé une année plus tard par La Chamade, une adaptation filmique du célèbre livre de Françoise Sagan.

Malgré tout, le réalisateur décide de faire une pause d’une durée de huit ans. Cette interruption lui permit de revenir dans le domaine cinématographique avec des films plus expérimentaux, notamment Le Plein de Super en 1976 et Martin et Léa en 1978 qui met en scène pour la première fois devant une caméra François Berléand. L’année suivante, il met sur pellicule un certain Ce répondeur ne prend pas de messages (là aussi, clairement expérimental) qui passera inaperçu et en 1980, son film Un étrange voyage remportera le prix Louis-Delluc. Mais la véritable consécration de sa carrière de réalisateur atteindra son paroxysme en 1986 lorsqu’il sort Thérèse. Véritable surprise, le film se verra acclamé au Festival de Cannes de 1986 (à l’époque présidé par Sydney Pollack) en remportant le Prix du jury. Non content de ce succès d’estime, Thérèse reçoit l’année suivante pas moins de six Césars avec celui du meilleur film, du meilleur scénario, du meilleur réalisateur, du meilleur montage, meilleur jeune espoir féminin pour Catherine Mouchet et meilleure photographie.

Sept ans après le succès inattendu de Thérèse, Alain Cavalier va encore plus loin dans ses idées en proposant en 1993 un film sans dialogues. Les thèmes de Libera me sont d’ailleurs ceux qu’il utilisait à ses débuts derrière la caméra, à savoir la torture et l’opression. A l’aube du troisième millénaire, il décide de quitter le film de fiction pour se concentrer sur la réalisation de portraits sous une forme documentarisée qu’il compilera dans Vies en 2000. Pour lui, seul technicien à la réalisation, l’avancée technologique des caméras (notamment avec le format DV) permet de filmer "au plus près de son expérience". Dès lors, il n’est plus un réalisateur, mais un filmeur, statut qu’il confirmera en 2002 en sortant René, sorte de docuficiton qui met en scène un ami à lui de 155 kilos qui fait la promesse de perdre du poids.

Deux ans plus tard sort sur les écrans Le Filmeur, sorte de journal intime retraçant sa vie de 1994 à 2005 ; Alain Cavalier se voit nominé au Festival de Cannes 2005 dans la sélection Un Certain Regard. Il y remportera d’ailleurs le prix de l’intimité ainsi que l’étoile d’Or du documentaire lors de l’édition 2006 des Etoiles d’or du cinéma français.

Son avant-dernier film, Irène, a lui aussi été nominé plusieurs fois dans la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes 2009 avec le prix du jury, le prix spécial et le prix Un Certain Regard. Malheureusement, Irène repartira de l’évènement les mains vides. Le long-métrage fut également en course pour le prix Louis-Delluc 2009, mais là encore, le prix ne lui reviendra pas. On retrouvera Alain Cavalier lors du 64ème Festival de Cannes en compétition avec son film Pater, mettant en scène Vincent Lindon, pour le prix du Jury, la Palme d’Or et le Grand Prix.