2/10De l'autre côté du lit

/ Critique - écrit par riffhifi, le 26/01/2009
Notre verdict : 2/10 - Un moment de Marceaulitude (Fiche technique)

Tags : autre lit film hugo comedie ariane sophie

L'échange des rôles dans un couple type : une formule bateau, prétexte à véhiculer allègrement les plus énormes clichés sur fond de stéréotypes des années 50. Manque de bol, ce n'est pas drôle non plus.

S'il y a un acteur français susceptible d'attirer les spectateurs dans les salles en 2009, c'est bien Dany Boon. Auréolé du triomphe de Bienvenue chez les Ch'tis, le comique nordique est un gage de succès si évident que les distributeurs se bousculent pour sortir coup sur coup De l'autre côté du lit et Le code a changé, qui le comptent tous les deux au générique. En ce qui concerne le premier, les fans risquent d'être déçus : non seulement Boon y cède la première place à sa Sophie Marceau trouve que ça manque de rose
Sophie Marceau trouve que ça manque de rose
partenaire Sophie Marceau, mais le film lui-même s'avère tragiquement peu drôle...

S'agirait-il d'un drame à la promotion mal fagotée ? Niet, c'est bien une comédie familiale, estampillée « romantisme et bonne humeur », que propose la réalisatrice Pascale Pouzadoux. Le sujet est simple comme un concept à l'américaine : Ariane (Sophie Marceau) propose à son mari Hugo (Dany Boon) d'échanger leur vie pendant un an pour qu'il comprenne la dure réalité que doit affronter une femme au foyer. En retour, elle se plaît à imaginer qu'elle pourra conquérir le monde en occupant le fauteuil de PDG de son homme. Une visite chez l'huissier (Antoine Duléry) plus tard, l'opération est officialisée, au grand dam des deux marmots du couple (Clémot Couture et Ninon Mauger), de la maman d'Ariane Elle trouve que ça manque toujours de rose.
Elle trouve que ça manque toujours de rose.
(Anny Duperey) et du bras droit d'Hugo (Roland Giraud).

Malgré un casting sympa (complété par Arsène Mosca, Armelle et Juliette Arnaud), De l'autre côté du lit ne parvient jamais à faire décoller son concept poussif, basé grosso modo sur le postulat que les hommes et les femmes ont des places inamovibles dans le couple (admettons qu'une partie du public soit assez rétrograde pour ne pas avoir noté d'évolution au cours des cinquante dernières années), et s'achemine tranquillement vers la conclusion que chacun devrait se cantonner à ce qu'il sait faire (le mâle : gagner des sous - la femelle : s'occuper des mioches). Bien que le rôle principal échoie à la femme (Sophie Marceau, pas drôle un seul instant malgré ses efforts visibles), c'est le mari qui paraît avoir le dessus au cours de l'expérience, démontrant par là qu'il est plus facile d'avoir la vie de sa femme que la sienne (ou, au choix, qu'il est plus adaptable qu'elle). Que le scénario soit idiot Sophie Marceau rajouterait bien un peu de rose.
Sophie Marceau rajouterait bien un peu de rose.
et limite misogyne (ce qui est amusant venant d'une réalisatrice, comme dans Le prix à payer), on serait prêt à l'accepter si les gags fusaient dans un feu d'artifice de dialogues croustillants. Pas de bol, les scènes s'égrènent sans aucune verve ni inventivité, déroulant péniblement le contenu de la bande-annonce (qui couvrait facilement les trois quarts du scénario), pour se répandre dans un happy-end sirupeux qui donne envie d'écorcher vif un chaton orphelin et aveugle.

Il y a toujours quelque chose de positif à trouver dans un film. Dans celui-ci, il y a un chien avec des lunettes. Et une telle quantité de rose qu'il en devient inutile de croiser à nouveau cette couleur durant environ un an. A y bien réfléchir, le deuxième point positif est une sorte de point négatif...