4/10Agora

/ Critique - écrit par Guillaume, le 11/01/2010
Notre verdict : 4/10 - Gomora (Fiche technique)

Tags :

Amenabar livre un péplum pseudo-intello qui risque de laisser la bouche sèche. Pas de quoi s'enthousiasmer, donc, ni cracher sa haine.

Parfois, on s'asseoit dans une salle obscure et dès la première scène on comprend que le film va être un désastre. La photographie se montre ignoble, le jeu des acteurs improbable. Parfois, c'est tout le contraire, on pourrait presque ressentir un instant de grâce. Avec Agora, l'enjeu est tout autre.

Amenabar, en quelques minutes, parvient à convaincre que l'on va assister à de la soupe tout du long. C'est un sentiment étrange, diffus, dérangeant, pour le moins subjectif, mais pourtant il est bien présent : on ne choquera pas le bourgeois
durant toute la durée du film. Pourtant, la réalisation est correcte, et certains plans un peu osés (renversement de l'image, vue aérienne, etc.) parviennent même à susciter de l'intérêt. Mais pour le reste, on s'ennuie ferme.

Alexandrie tiraillée par des émeutes religieuses, ça plaît évidemment beaucoup au grand écran, mais ça laisse sur sa faim. On assiste seulement à une lutte politique à coup de disciples encouragés par leur foi. Les religions n'en sortent évidemment pas grandies, mais qui peut encore penser que le propos est neuf ? Les guides spirituels seraient en réalité des leaders politiques ? Oh, My God !

Evidemment, tout n'est pas si simple, et comme à Troie, on trouve une femme au coeur de la tempête. Ici c'est Hypathie, philosophe libre qui s'attirera le courroux des grands de la ville. Amenabar fait d'une pierre deux coups (n'y voyez pas de mauvais jeu de mot sur la lapidation...), et en profite pour coller tout le background scientifique du personnage. Elle remet tout en question, allant même jusqu'à vouloir trouver une explication plus plausible que celle des sphères célestes à la façon dont fonctionne l'univers. Agrémenter un film historique avec quelques découvertes scientifiques, pourquoi pas... Mais ici, Agora prend une claque : on a clairement l'impression qu'Amenabar cherche seulement à intellectualiser son peplum, et de façon peu subtile. 

Finalement, Agora est bien loin d'être un monstre. Seulement, il n'a pas grande saveur, fade malgré son budget colossal.