Abraham Lincoln, chasseur de vampires : la critique
Cinéma / Critique - écrit par Nicolas, le 13/08/2012 (Tags : lincoln abraham vampires film chasseur vampire critique
Nous connaissions le président, que l’on associera volontiers à l’abolition de l’esclavagisme au milieu du XIXème siècle, nous connaitrons désormais le super-héros ! Tel est l’argument de vente du nouveau film du bondissant Timur Bekmanbetov, qui va nous raconter la double vie du président américain et son combat contre les forces du mal. Et là où nous pensions assister à une comédie un poil horrifique, un poil fantastique, un poil action, le résultat est tout autre.
DR.Le postulat du film est bien simple : la mère d’Abraham est tuée par un vampire, le papa la rejoint dans la tombe quelques années après, et la vengeance occupe désormais l’esprit et le cœur de ce jeune fermier aspirant à une grande carrière de juriste. Il va rencontrer Henri, un homme aussi remonté que lui, et apprendre de lui tout ce qu’il faut savoir pour tuer un vampire. Par exemple : le taillader avec une lame d’argent fait partie des choses qu’il n’apprécie guère. Et Lincoln va donc se promener la nuit, muni d’une hache recouverte d’argent, et dézinguer du suceur de sang. Parallèlement, sa carrière politique se construit sans pour autant occuper ni la première, ni la deuxième place du tableau. En fait, l’ascension publique et l’esclavagisme ne seront abordés que comme des sujets annexes ne servant qu’à mettre en valeur la pseudo-guerre que mène Abraham contre la horde vampirique – laquelle se révèle sudiste et esclavagiste, forcément. On ne sait finalement pas trop sur quel pied veut danser notre réalisateur russe : premier degré, second degré, peut-être troisième ? Tout semble pris avec tellement de sérieux et si peu de recul que l’on jurerait voir un énième film de héros légendaire, type Van Helsing ou Sherlock Holmes, en lieu et place d’un n’importe assumé comme avait pu l’être Wanted. Certes, Bekmanbetov nous confirme son attrait pour l’action esthétique en fourrant du ralenti et de l’accéléré en chacun des (jolis) affrontements que mènent Lincoln, mais cela suffit juste à faire du film un divertissement du dimanche matin passable et moins attrayant que ce qu’il aurait pu être.
Cela aurait pu être n’importe quel autre nom, le résultat aurait été le même. Le film semble se prendre trop au sérieux pour véritablement susciter l’empathie. Peut-être que la manière dont sont traités les thèmes sous-jacents liés à l’histoire d’Abraham Lincoln, à savoir la guerre de sécession et la question de l’esclavagisme, y sont pour quelque chose. Reste que Timur Bekmanbetov est un poseur de talent, on ne pourra pas lui enlever ça.