Selon Charlie

Le casting quatre fois charismatique et envoûtant de Selon Charlie ne suffit pas à le sortir de sa mollesse perpétuelle. Composé de petites scènes de la vie quotidienne, le film de Nicole Garcia (L'Adversaire) se présente pendant une bonne heure trente comme une sympathique oeuvre d'ambiances. Une succession de tableaux d'existences instables. Un long métrage logiquement teinté de moments plus faibles que d'autres. Mais l'espérance de l'arrivée d'une chute impressionnante laisse attentif. Son absence finale frustre. Ne restent alors que des acteurs fidèles à eux-mêmes. Imposants, beaux et intenses dans leurs interprétations, Jean-Pierre Bacri, Vincent Lindon, Benoît Magimel et Benoît Poelvoorde ne cessent de parfaire leurs images les plus caractéristiques. Pour notre plus grand bonheur. Mention spéciale pour Bacri et Poelvoorde, dont les instants de comédie illuminent la pellicule.

Très probablement inspiré par des films tels Short Cuts ou Magnolia, le film se veut long, lent et suit une galerie de plusieurs personnages. Des âmes qui se croisent et importent parfois les unes par rapport aux autres. Si tous les éléments dramatiques du film ne représentent aucun suspens, les paysages et environnements campagnards inspirent à la réflexion et la convivialité. Le spectateur est perpétuellement rattaché à Charlie (Ferdinand Martin), un enfant de 11 ans, témoin de mélodrames répandus (infidélités, doutes professionnels...). Alors qu'un développement des sensations et pensées perturbées de l'adolescent aurait pu être singulier, le film se contente de les survoler en restant dans un mode quasi muet.

Avec ses grains de vie, Selon Charlie fait apparaître un espoir final pour des personnages aussi imparfaits que dans la réalité. Devant cet ultime plan d'un enfant qui se libère joyeusement du mensonge des adultes, on se demande si cela est bien utile pour un propos si anecdotique.