1/108 jours et 8 nuits à Cancun

/ Critique - écrit par Nicolas, le 03/08/2003
Notre verdict : 1/10 - Sex Academy (Fiche technique)

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Mais jusqu'où pourra-t-on encore pousser le concept si contestable de la télé réalité ? Une nouvelle étape vient d'être franchie, c'est au tour du cinéma d'accueillir une tranche de vie certifiée réelle sur son écran, avec cependant beaucoup moins de scrupules à exposer son véritable moteur : excès, sexe, alcool, « grosse teuf qui déchire son maillot », et autres petites crétineries inhérentes au fameux Spring Break. L'idée apparemment géniale pour les créateurs de la série The Real World fut alors d'engager une équipe pour suivre un groupe composé de huit filles et de huit garçons pendant la semaine des vacances de printemps américaines, à Cancun au Mexique, lieu paradisiaque qui accueille chaque année pour l'événement près de 40 000 étudiants.

Alors : huit filles (Nicole, Roxanne, Amber, Sky, Sarah, Laura, Heidi, Brittany) et huit garçons (Casey, Jeremy, Paul, Alan, Fletch, David, Jorell, Matt) se retrouvent pour le Spring Break, avec la ferme intention d'occuper leur temps libre dans des choses constructives et cérébr... je plaisante, ils ne vont pas arrêter de boire et de forniquer pour le plus grand plaisir des yeux et des oreilles. La bande-annonce était claire : pas d'acteurs, pas de scénario. On est pas volé.

Bien sûr, hors de question de pratiquer une telle « aventure » avec n'importe qui. Casting à l'américaine, d'un côté un groupe de garçons bodybuildés, découvrant avec stupeur que la fille qu'ils draguent depuis une semaine ne leur parle plus après qu'ils ont couché avec une autre. Et de l'autre, un rassemblement de filles raffolant du bikini et de tout ce qui peut être un tant soit peu érotique. Certains sortent néanmoins de l'ordinaire, exposant un minimum syndical de QI de façon à rehausser de quelques fractions de point l'intérêt. Ainsi, Alan se décrit comme un « repousse-filles », peu familier des excès et se refusant à l'alcool. La jungle de Cancun aura raison de ses principes pour son plus grand bonheur. Nous avons aussi Laura, « je couche avec lui puis il m'ignore », et Sarah, « je trompe mon petit copain qui est le meilleur de la terre avec un abruti ou non ? ». Trop de sentimentalisme ? Don't worry, friends, c'est la fête du slip tous les jours à Cancun. « Concours de t-shirt mouillé ! », 40 000 étudiants : « Ouais trop cool ! ». Hop, danse à demi-nue sur l'estrade, allumant les dizaines de mâles rassemblés qui ne peuvent malheureusement que regarder... Pour l'instant. Mais sorti de ces moments Hot Hot Hot, et des petites frasques des jumelles délurées Nicole et Roxanne, Cancun assume son quota de scènes dramatiques : « Sarah s'élance d'une plate-forme accrochée à un élastique. Elle ne peut pas savoir qu'une immonde méduse l'attend en bas et lui piquera le genou. Heureusement, God Bless America, Matt urinera dans un gobelet pour en recouvrir la jambe de la demoiselle, et ainsi éviter toute complication. Faut-il que je parle aussi des caméras infrarouges installées dans les chambres des participants, garantissant une totale omniscience sur l'activité sexuelle des chauds lapins ? Ou du profond désintéressement qui n'a cessé de croître pendant toute la durée de la séance ?

A la rigueur, 8 Jours et 8 Nuits à Cancun pourrait être regardé comme un Teen Movie assez atypique, un peu trash mais pas plus que ne pourrait l'être une véritable production « avec acteurs et scénario ». Le gros malaise, c'est que cette salade de crétinisme et d'irresponsabilité, voire même de luxure, se veut réelle et glorifiante pour la jeunesse américaine, qui n'attend que l'opportunité pour « faire comme les autres à Cancun ».